PARIS (AFP 21/03/05) - Plus de 200 oiseaux protégés, blessés ou abattus par des chasseurs pendant la dernière saison, ont été acheminés vers les 41 centres d'accueil français, selon un bilan publié lundi par deux associations écologistes.
La Ligue pour la protection des oiseaux (LPO) et l'Union française des centres de sauvegarde de la faune sauvage (UFCS) ont recensé 222 oiseaux protégés tués ou blessés conduits dans les centres. Encore s'agit-il, selon elles, d'une "infime quantité des oiseaux protégés réellement victimes des tirs des chasseurs".
L'enquête conduite entre août 2004 et février 2005 prend uniquement en compte les oiseaux pour lesquels la présence de plombs est avérée. Elle "peut constituer un indicateur du nombre d'infractions à la Directive oiseaux protégeant certaines espèces dans notre pays", indiquent les associations.
30 espèces protégées ont été victimes des tirs des chasseurs, dont 85% de rapaces intégralement protégés sur le territoire national, ce qui marque une "recrudescence" selon le président des centres, Gilles Moyne.
Les buses variables (51 mortes et 50 blessées) paient le plus lourd tribut, devant les faucons crécerelles et les éperviers d'Europe.
Quatre milans royaux ont été abattus et 2 blessés. Le milan royal fait l'objet d'un plan de restauration depuis 2003, soutenu par l'Union européenne et le ministère de l'Ecologie.
Dans la Drôme, un milan royal équipé d'une balise Argos a été retrouvé mort, "anéantissant le travail des scientifiques et des naturalistes bénévoles qui suivaient ce rapace depuis juin 2004", déplore la LPO.
Seul motif de satisfaction pour le président de la LPO Allain Bougrain-Dubourg, "les tribunaux condamnent de plus en plus sévèrement" ces pratiques et "les fédérations de chasse se portent souvent partie civile aux côtés des associations de protection de la nature".*
Le président des centres d'accueil Gilles Moyne rappelle que la route, les lignes électriques et les marées noires, "qui supposent une remise en cause de nos habitudes de consommation", font bien plus de victimes. "Entre 10.000 et 15.000 oiseaux blessés sont acheminés chaque année vers nos centres", explique-t-il, dont 40 à 45% pourront être sauvés.
