Le règne animal

Les ruminants sont des mammifères qui ont la particularité de digérer les aliments totalement ou partiellement au travers d’un processus de remastication après leurs ingestions. Les ruminants doivent leur nom à leur faculté de mâcher une seconde fois les aliments, qu’ils renvoient dans la bouche après une première déglutition. Cette faculté tient à la structure de leur estomac, qui se compose de quatre ventricules distincts, appelés panse ou herbier (en latin, rumen), bonnet, feuillet et caillette.

Au pâturage, l’animal ruminant avale très vite la plus grande quantité possible d’herbe, qu’il mâche d’abord imparfaitement ; grossièrement broyées, ces herbes s’entassent dans la panse, simple réservoir ; puis l’animal va se mettre à l’abri (à l’état domestique on le rentre à l’étable) ; là, loin des prédateurs et de toute menace, il rumine, c’est-à-dire que, longuement, il fait remonter l’herbe dans sa bouche pour la broyer maintenant complètement, par des mouvements horizontaux des mâchoires.

Pendant la rumination, les herbes passent petit à petit dans le bonnet, plus petit que la panse (et dont la surface interne présente des plis saillants dessinant des alvéoles hexagonaux), puis elles remontent dans la bouche. Les ruminants se ressemblent surtout par la disposition de leur système dentaire, particulièrement bien adapté au régime végétarien. Les molaires et les prémolaires, ordinairement au nombre de six, ont leur couronne garnie de cuspides arrondies ou en forme de deux doubles croissants (sélénodonte : « dents en lune »), dont la convexité est tournée en dedans pour les supérieures, et en dehors pour les inférieures.

Longuement remâchées, les herbes sont alors réduites en une sorte de pulpe végétale, qui redescend par une gouttière dans le feuillet, dont la paroi est constituée de replis rugueux glissant les uns sur les autres et terminant la trituration. Enfin, la pulpe pénètre dans la caillette, où elle est livrée à l’action du suc gastrique, avant d’être dirigée vers l’intestin. Par rapport à leur taille, les ruminants ont un intestin très long, et la capacité de leur estomac est considérable.

Les ruminants sont les seuls mammifères dont les os frontaux sont pourvus de prolongements osseux ; la plupart des ruminants portent des cornes ; les cervidés sont munis de bois (seuls, comme on l’a vu plus haut, les camélidés n’ont ni cornes ni bois).

Les ruminants sont les plus évolués des artiodactyles ; les groupes modernes se sont développés approximativement entre − 22 et − 15 millions d’années. Aujourd’hui, ils peuplent la quasi-totalité du globe à l’exception des régions polaires et de l’Australie. Ce sont tous des animaux terrestres, mais certains sont très inféodés à l’eau et ne s’en éloignent guère. Il semble que ce soient les formes les plus archaïques qui sont surtout forestières, alors que les types dont l’anatomie recèle les traits les plus évolués sont souvent adaptés aux régimes désertiques ou de haute montagne.

Classification des animaux : Sources des textes