Le règne animal

En 1758, Linné ose classer l’homme, les singes et les prosimiens, les lémuriens de Madagascar notamment, dans un ordre zoologique unique, celui des primates, qu’il place toutefois au-dessus des autres : « primate » venant du latin primal, « premier ». Cette idée audacieuse ne reçut un véritable statut scientifique qu’au XIXe siècle, grâce à Darwin et à sa théorie de l’évolution des espèces. Au XXe siècle, le cousinage entre l’homme et les autres primates – surtout les singes – sera confirmé par des études paléontologiques, anatomiques, génétiques et comportementales.

Avec 190 espèces vivantes, dont l’homme, et un nombre beaucoup plus élevé d’espèces disparues, l’ordre des Primates peut, mieux que n’importe quel autre ordre, être défini par ses tendances évolutives majeures :

• Il existe chez les Primates, des familles les plus primitives aux plus récentes, une tendance au développement du cerveau, en particulier du néocortex, qui augmente en volume et en complexité. Ce cerveau est plus développé que chez les autres mammifères, mais cela ne s’applique qu’aux hominoïdes et le cerveau de ces primates tient la comparaison avec celui des dauphins.

• La prédominance de la vision sur l’olfaction, sens qui régresse ; les orbites étant en position frontale et entourées d’un anneau osseux complet. Les yeux sont très rapprochés sur la face.

• L’amélioration des qualités de préhension et de manipulation, en rapport avec la main ; le pouce opposable favorisant la préhension.

• Présence de cinq doigts aux pieds et aux mains. Chez la plupart des Primates, des ongles plats, au lieu de griffes, terminent les doigts et les orteils.

• Locomotion quadrupède, arboricole ou terrestre. À ces évolutions s’ajoute chez l’homme (et à des degrés divers chez les autres hominidés) le passage de la marche quadrupède à la bipédie qui aboutit à la station droite.

• Chez les Primates, la mandibule a des mouvements verticaux qui conviennent au régime frugivore, phytophage ou omnivore.

• Les mamelles des femelles sont pectorales.

Le plus petit primate, le microcèbe de Madagascar, pèse moins de 100 g, alors que le plus gros, le gorille, peut atteindre plus de 200 kg. La plupart des primates vivent dans les régions tropicales du globe. Ils se caractérisent aussi par leur sociabilité. Quelques rares espèces sont solitaires.

Les primates sont regroupés en deux sous-ordres. Les prosimiens (étymologiquement « présinges ») sont représentés notamment par les lémuriens de Madagascar, les pottos d’Afrique et les loris asiatiques. Ces petits animaux, souvent nocturnes, vivent dans les arbres, où ils se nourrissent d’insectes et de fruits. Le plus célèbre d’entre eux est l’aye-aye de Madagascar. Le second sous-ordre, les simiens, réunit tous les singes (plus de 150 espèces), mais aussi les humains, actuels et fossiles.


Texte en travaux : Source provisoire d'après Wikipedia