Le règne animal
Les ostéichthyens
Le sens du terme Ostéichthyens est différent selon qu'on se situe en classification classique ou phylogénétique.
En classification phylogénétique, le clade des Ostéichthyens comprend les poissons osseux mais aussi les batraciens les reptiles et les mammifères.
En classification classique, la super-classe des Ostéichthyens (du grec osteon, os et ichthys, poisson), ou poissons osseux, regroupe les poissons qui possèdent un squelette osseux.
Les Ostéichthyens comportent trois sous-classes – les crossoptérygiens, les dipneustes et les actinoptérygiens, de loin les plus nombreux des poissons actuels.
D’apparition un peu plus récente que les Chondrichthyens, les premiers Ostéichthyens connus sont du Silurien supérieur, il y a 1 400-420 millions d'années. Ces poissons fossiles, appelés Paléoniscoïdes, ont tous disparu depuis, mais ils ont donné naissance aux Chondrostéens actuels (esturgeons). Les Téléostéens, qui groupent la majorité des poissons vivant actuellement, sont apparus beaucoup plus tard, à la fin de l’époque jurassique (il y a environ 150 millions d’années). Les Ostéichthyens possèdent un squelette, au moins en partie, osseux. Leur corps est couvert d’écailles minces et souples qui se recouvrent mutuellement, leur bord postérieur étant libre. Une autre particularité propre à cette classe est la : présence d’un opercule osseux recouvrant les branchies et que l’on appelle « ouïes ». Les nageoires des Ostéichthyens sont formées de rayons osseux sur lesquels est tendue une membrane de peau. Les pelviennes et les pectorales sont paires, la dorsale, l’anale et la caudale impaires. Cette dernière est symétrique (exception faite des esturgeons) et prend des formes variées. Elle peut être plus ou moins profondément échancrée, droite, arrondie ou encore pointue. La bouche est située au bout du museau. La plupart des poissons osseux ont un élément interne particulier : la vessie gazeuse, sac ovale allongé situé dans la cavité abdominale et divisé en deux chambres aux parois minces. Son rôle pour le maintien de l’animal dans l’eau lui a valu autrefois l’appellation de « vessie natatoire », mais semble en fait assez secondaire. La vessie gazeuse interviendrait en outre comme un amplificateur pour la perception de sons de faible intensité. Les Ostéichtyens ont des formes extrêmement diversifiées, leur taille varie de quelques centimètres à plusieurs mètres de long, et leur croissance est continue ; parmi les plus grands, l’Espadon peut atteindre 6 m de long et le Poisson-lune 3 m et près d’une tonne.
La reproduction des Ostéichthyens est de type ovipare (il existe quelques espèces vivipares, comme la Gambusie), et la fécondation est externe, le mâle déposant sa semence sur les œufs fraîchement pondus par la femelle. Les œufs, minuscules, sont pondus en très grand nombre (jusqu’à plusieurs millions par femelle). Chez certaines espèces, ils sont déposés dans un nid creusé dans le sable ou fait de mousse, chez d’autres ils sont pondus directement parmi les plantes aquatiques. D’autres se distinguent encore : ainsi, chez l’Apogon, le développement des œufs s’effectue dans la bouche du mâle et, chez les hippocampes, c’est dans une poche incubatrice spéciale située sous le ventre des mâles qu’elle a lieu. Le régime alimentaire des Ostéichthyens est soit carnivore — il est alors constitué d’invertébrés aquatiques et de petits poissons — soit herbivore.
La classe des Ostéichthyens compte près de 20 000 espèces dans le monde, marines, lacustres ou fluviatiles. Les Chondrostéens sont représentés en France par une seule espèce : l’Esturgeon, qui appartient à l’ordre des Acipensériformes. Les représentants de ce groupe se caractérisent par un squelette en grande partie cartilagineux, un corps partiellement couvert d’écailles et une morphologie rappelant les requins, avec notamment la nageoire caudale dissymétrique. Les esturgeons sont marins, mais remontent en eau douce pour se reproduire. Leur ponte constitue le célèbre « caviar ». Les Téléostéens ont un squelette totalement ossifié, une peau entièrement couverte d’écailles chez la plupart des espèces et une nageoire caudale toujours symétrique. Ils sont présents dans tous les types de milieux aquatiques et revêtent des formes et des couleurs très variées. En France, ils sont représentés par 18 ordres et au moins 64 familles. Le nombre d’espèces est très difficile à préciser, le recensement des divers poissons marins étant délicat à effectuer (341 espèces citées). En eau douce et saumâtre, elles sont au nombre de 80 environ (dont moins de 65 en eau douce stricte).
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