Destruction de nids d’hirondelles, demande d’éradication de certains charognards et carnassiers… Sous prétexte de grippe aviaire, certains élus et citoyens mènent un combat acharné contre la faune sauvage.
Sous l’emprise d’une panique injustifiée, de nombreuses personnes détruisent les nids d’hirondelles sous prétexte qu’elles seraient vecteurs de la grippe aviaire (H5N1). Il faut savoir qu’en 20 ans, la. France a perdu 84 % de sa population d’hirondelles de fenêtre. Cet épisode de grippe aviaire, s’il est ainsi géré, risque d’anéantir rapidement l’ensemble des hirondelles de France.
D’autres profitent de ce virus pour se livrer à de véritables exterminations. Le Maire de Saint Baudille de la Tour (Isère) a ainsi été jusqu’à demander l’éradication des renards, fouines, belettes, putois, corbeaux, pies, buses et autres rapaces sédentaires (espèces protégées). Suite à la plainte déposée par l’ASPAS et aux réactions vives de nombreux défenseurs de la nature, ce maire a finalement décidé de retirer sa demande.
Lancée par la sphère politique et largement répandue par les médias, une large campagne de désinformation concernant la grippe aviaire impute aux oiseaux migrateurs et autres animaux sauvages la responsabilité de la propagation du virus à travers le monde. Condamner ainsi la faune sauvage, c’est oublier la grande part de responsabilité du commerce de volailles vivantes et du trafic d’animaux sauvages dans la propagation du virus.
D’ailleurs selon le Docteur Richard Thomas du mouvement mondial 'de conservation de la nature et des oiseaux, BirdLife, "le tracé des cas de contamination suit les itinéraires des routes principales et des voies de chemin de fer, pas les voies aériennes".
La grippe aviaire est une réalité et des précautions strictes concernant les volailles d’élevages sont nécessaires, mais il ne faut laisser sous aucun prétexte les "élus-chasseurs" profiter de la situation pour gérer la faune sauvage.
Source texte : Revue Goupil n° 85 - Avril 2006 - ASPAS
