Dossier chasse

Le terrorisme anti-écologiste




Les médias dominants nous rabattent les oreilles sur un prétendu « terrorisme vert » que personne n'a vérifié, alors que sur le terrain des protecteurs de la nature se voient harcelés, molestés et menacés de mort. Il est donc temps de remettre les pendules à l'heure : oui, il y a une violence dans notre pays, mais celle-ci est dirigée contre les écologistes !

Aujourd'hui, il suffit de publier un pamphlet anti-écologique pour faire un carton dans les médias et se voir récompensé par le pouvoir. Les Luc Ferrl, Claude Allègre ou Jean-Christophe Rufin sont si volontiers invités sur les plateaux télé qu'on croirait qu'ils représentent une majorité ! En fait ils représentent surtout les préjugés des journalistes urbains, qui relaient eux-mêmes les idées qui conviennent aux (ir)responsables politiques.

D'obscur philosophard, Ferry est devenu ministre et continue de flirter avec le pouvoir. Son passeport pour la gloire? Il a écrit, en gros : les nazis aimaient bien les animaux, donc les amis des animaux sont des nazis (le trait est à peine forcé !). Allègre, qui fut un brillant scientifique, n'a connu la considération des politiques de tout bord qu'en niant le réchauffement climatique. Rufin, récemment élu à l'Académie française et qui a osé prétendre que les écologistes représentaient un danger quasiment aussi meurtrier que les terroristes religieux, est désormais ambassadeur au Sénégal. Tous ont eu les éloges de la presse dominante, tous ont accédé à des fonctions prestigieuses. Ami du milliardaire Pinault (qui possède des journaux comme « Le Point » et « La Recherche »), Claude aligne allègrement ses bêtises dans leurs colonnes sans s'y voir contredit, et le public prend ça pour argent comptant.

Pour tenter de soutenir la rumeur, les médias sautent sur la moindre occasion, quitte à charger la mule. Les présentateurs (trices) télé nous expliquent l'absurdité de protéger la nature : des écolos inconscients entendent protéger des bêtes abominables (des vipères d'Orsini) contre une population affolée. Le moindre « commando » de quelques défenseurs des bêtes contre une chasse à courre, même si cela se passe en Angleterre, provoque une panique incroyablement disproportionnée. Calomniez, calomniez, il en restera toujours quelque chose…

Par contre, bien peu de reportage sur les trop nombreuses exactions dont sont régulièrement victimes les protecteurs de la Nature. Bien sûr, il y avait tous les ans les images d’Alain Bougrain-Dubourg qui se faisait mettre à mal par les braconniers de tourterelles dans le Médoc. Nous ne pouvons que saluer sa témérité et son courage à aller affronter ces voyous de la gâchette. Mais combien d'anonymes ont-ils été, et sont encore régulièrement victimes de menaces, de violences ou d'exactions en tout genre de la part de chasseurs, de braconniers ou de « représentants de la ruralité » comme ils aiment à se faire appeler.

Le col de l'Escrinet en Ardèche en est un exemple frappant. Pendant plus de vingt ans, les braconniers ont bénéficié de la complicité des pouvoirs publics et ont ainsi, en toute impunité, « chassé » le pigeon, mais également la grive, l'alouette ou le pinson pendant le mois de mars. Et non satisfaits de cela, ils s'en sont régulièrement pris aux ornithologues qui suivaient la migration sur ce col.

Violences physiques bien sûr, menaces de mort également. Ils ont même, huit années durant, empêché la tenue du camp de suivi de la migration. Cela, bien sûr, afin que les « écolos » ne puissent brandir les chiffres prouvant que la population migratrice de pigeons ramiers était en baisse très importante.

Bien sûr, les associations de protection de la nature ont porté plainte à de multiples reprises. Mais jamais aucune de ces plaintes n'a été instruite. Il aura fallu attendre 1999, année où la ministre de l'environnement a demandé à l'Office National de la Chasse d'intervenir. Les braconniers, se pensant tout autorisés, ont pris en otage toute une journée durant ces gardes. Alors, la justice a enfin fait son œuvre. Mais l'ONCFS est resté des années sans être autorisé à remonter sur les cols ardéchois où le braconnage avait repris de plus belle, soutenu par le directeur de cabinet de Mme Bachelot, un certain Gilles Pipien de triste mémoire.

Les violences, menaces et vandalismes continuèrent de plus belle. Cette année encore, par deux fois les ornithologues ont été agressés sur le col de l'Escrinet. Ce qui n'émut pas le préfet de l'Ardèche, tout occupé à essayer de faire octroyer une dérogation à la directive oiseaux, pour que ces citoyens exemplaires puissent chasser le migrateur en dehors des périodes de chasse !

Fort de cet exemple, on a vu fleurir çà et là toutes sortes d'organisations, plus ou moins obscures, choisir la même technique. On vit ainsi la naissance du GCDMF (Groupement des Chasseurs pour la Défense du Mois de février) sévir en Camargue où ils appelaient à braconner en groupe pendant les mois de février 2004 et 2005. Et comme par hasard, c'est à cette époque que le Professeur Tamisier, résident camarguais de très longue date fut à son tour menacé de mort. Il faut dire que ce scientifique du CNRS avait osé publier ses travaux sur les canards, et affirmait que la chasse était une des causes de la raréfaction de ces espèces… Il dut, avec son épouse vivre sous la surveillance des gendarmes pendant plusieurs mois. Mais rassurez-vous, personne ne fut inquiété par la justice. Braconniers et auteurs de menaces de mort s'en sont très bien sortis…

Les chasseurs normands y sont allés eux aussi de leur part de violence anti-écolos. Le 17 décembre 2005, de retour d'une manifestation agitée où les feux tricolores et autres mobiliers urbains ont été saccagés, où des voitures et des arbres ont été incendiés, un commando de Nemrod cagoulés s'en est allé rendre visite à la LPO Haute Normandie qui tenait ce jour-là un conseil d'administration au Havre. Au sortir du restaurant, où nos collègues étaient allés faire ripaille après avoir bien travaillé, ils ont été agressés, et même passés à tabac pour les plus malchanceux d'entre eux. Bien sûr une plainte avait été déposée. Sans suite…

La situation en Brière s'est un peu calmée à présent. Mais rappelez-vous, il y a quelques années, les chasseurs de ce grand marais se sont eux aussi lancés dans le terrorisme anti-écolos et anti-nature. Et pas à petite dose. Ainsi, le 21 juillet 1991, déjà agacés par des réglementations qui les empêchaient de tirer le canard en période de reproduction (un comble…) quatre-vingt d'entre eux ont monté une véritable embuscade pour prendre en otage trois gardes de l'Office National de la Chasse. L'affaire fut classée… sans suite, évidemment !
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Depuis lors, les faits de braconnage, incendies criminels et autres violences physiques ont été coutumiers. Au point de faire partir Hubert Dugué, ornithologue passionné qui avait monté une petite affaire de guide nature et faisait visiter en bateau le Marais de Grande Brière. Mais les incendies à répétition de ses bateaux l'ont incité à tout laisser tomber et à quitter cette région en 2000. Cette même année, c'est la Maison du Parc Régional de Brière qui est incendiée. Puis ensuite ce sont des menaces de mort qui sont peintes sur les murs de la mairie de La Chapelle-des-Marais, dont le maire, Jacques Boisson, était accusé d'appartenir à la majorité qui a voté la loi chasse 2000. Et bien sûr… les enquêtes seront infructueuses !

Et les méfaits perdurèrent encore longtemps, notamment les massacres d'oiseaux protégés. Leurs plus « beaux » massacres furent ceux de 2001 où 108 oiseaux de diverses espèces ont été retrouvés criblés de plombs, puis celui de juin 2006 où 140 aigrettes, hérons, cormorans ont été massacrés par ces irresponsables.

Était-ce là la goutte d'eau qui réveilla les pouvoirs publics ? Car enfin il allait se passer quelque chose pour retrouver les auteurs de ces violences à répétitions. Sur les 1600 chasseurs que compte la Brière, trente ont été fortement suspectés de faire partie de ces commandos. Pressés par les enquêteurs, les langues se délièrent, et le cercle se referma sur deux d'entre eux. Les analyses balistiques de leurs armes finiront· par les confondre. Pas de doute, ces deux-là n'étaient que des lampistes. Ils payèrent pour les autres. Mais enfin, les violences cessèrent. Comme quoi, si les pouvoirs publics avaient pris leurs responsabilités plus tôt, bien des dégâts auraient été évités.

Mais ne croyez pas que les chasseurs aient l'exclusivité de ces modes d'actions illégaux. Les agriculteurs bretons se sont montrés tout à fait à la hauteur de leurs collègues chasseurs.

Ainsi, dans la nuit du 26 au 27 février 2007, les locaux brestois de nos amis de « Eaux et Rivières de Bretagne » (une association de protection de la Nature qui fait un formidable travail contre la pollution des eaux de Bretagne), ont été complètement saccagés par un commando d'agriculteurs en colère. Les locaux guingampais de cette même association, avaient été dévastés une semaine plus tôt. Toujours par des agriculteurs déjà en colère.

Sur Landerneau, pas de saccage, mais de bien belles inscriptions en guise de décoration. On pouvait entre autres lire « Eaux et Rivières de Bretagne : Gestapo et Himmler » ! Et pourquoi donc tant de haine? Tout bonnement parce que ces foutus écolos, contre vents et marées, entendent tout faire pour empêcher les pollueurs de polluer. Et en matière de pollution, l'agriculture bretonne n'est pas la dernière. La plupart des rivières et nappes phréatiques bretonnes sont polluées par les effluents agricoles. Une fois encore, les pouvoirs publics français se sont montrés en dessous de tout.

Il aura fallu à nouveau que Bruxelles gronde très fort la France, le très mauvais élève de l'Europe environnementale, pour que, sous la menace d'une très lourde condamnation la préfecture de région annonce enfin des mesures. La Commission Européenne est en fait sur le dos de la France depuis 1992 pour cette affaire de nitrates bretons !

Et bien sûr cela ne plut pas aux agriculteurs armoricains qui ne comprenaient plus pourquoi ils ne pouvaient plus polluer tranquillement les ressources en eaux de toute une région. C'était presque devenu une tradition séculaire… Aussi, ni une ni deux, il fallait bouter l'écolo hors d'Armorique. Ou au moins lui faire comprendre qui commandait ici ! Mais là encore, malgré les plaintes d'Eaux et Rivières de Bretagne, les auteurs de ces saccages n'ont pas été inquiétés. Curieux…

Et pour continuer avec les violences agricoles, un petit tour du côté de nos amis les anti-ours et les anti-loup. Côté pyrénéen, la liste des violences, saccages et autres vandalismes serait trop longue à énumérer. Elle est d'ailleurs toujours d'actualité, pas une semaine ne se passe tout du long de la chaîne pyrénéenne où l'on n'entende pas des menaces, des coups de feu ou des… mauvais coups.

Le point d'orgue de cet acharnement tout aussi anti-écolo qu'anti-nature est sans nul doute le saccage de la Mairie d'Arbas (Haute-Garonne).

C'était un drôle de 1er ·avril, en 2006, où revenant d'une très agitée manifestation anti-ours - une de plus - des autobus qui ramenaient les manifestants chez eux, s'arrêtèrent en chemin à Arbas. Pourquoi Arbas? Tout simplement parce que cette commune est administrée par un maire hors pair, François Arcangeli, qui préside également au destin du « Pays de l'Ours ADET » et est à ce titre non seulement un élu pro ours, mais également l'une des chevilles ouvrières des projets de renforcement de la population ursine. Et, provocation suprême, cette commune se portait candidate pour devenir un des sites de réintroduction d'ours.

De ces autobus descendit la fine fleur de la ruralité des Pyrénées Centrales. Élus, responsables agricoles, éleveurs, avec tous un point commun : la haine de l'ours et des écolos ! C'est un véritable déchaînement de violence qui s'abattit sur cette commune pourtant habituellement si charmante.

Les murs de l'école et de la mairie furent maculés de sang. La statue d'ours qui trônait au milieu du village fut incendiée, des graffitis à l'orthographe improbable dégoulinaient de haine et de médiocrité.

Ce n'est là pourtant qu'un maigre florilège de toutes les violences dont nous sommes régulièrement victimes aux quatre coins de l'hexagone.

Ce terrorisme anti-écologistes est aussi un terrorisme d'État. On se souvient avec quelle vitesse Éric Pététin, qui luttait pacifiquement contre le tunnel du Somport, se retrouvait en prison. Jusqu'à ce qu'il en ait été brisé. On se souvient encore de l'incroyable injustice entre les actions du marin Joe Le Guen (qui avait tagué la maison du responsable de Total, et qui a connu la prison à la même vitesse que Pététin) et celle dudit responsable, qui a souillé une région entière sans être inquiété. Les exemples sont tellement nombreux.

La conclusion ? Méfiez-vous de ce que racontent les médias dominants. Et continuez de lire Goupil, c'est un excellent contrepoison !

Source texte : Goupil N° 94 - Magazine de l'ASPAS


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