Actualités | Oiseaux | Animaux | Chasse | Environnement


La bromadiolone

Milan royal                                                                          Photographie Guy Bourderionnet - album.oiseau-libre.net



La mort annoncée du milan royal en Franche-Comté


Les montagnes de Franche-comté, terres de prédilection du Milan royal en France, risquent bien d'être aussi celles de sa tombe, car les éleveurs franc-comtois ont su peser de tout leur poids économique afin qu'un poison, la bromadiolone soit répandue sur les terres pour éradiquer les populations de campagnols. Ces petits rongeurs ne sont pas dans le cœur des agriculteurs, car ils sont dévastateurs des cultures fourragères et sources de perte économique pour les éleveurs. Les ministères de l'agriculture et de l'environnement ont donné leur accord à cette funeste opération de régulation.


La bromadiolone est un puissant anticoagulant. Mal dosé, les campagnols meurent à la surface et elle empoisonne les prédateurs naturels de ce rongeur. Ainsi ce sont des milliers d'autres animaux, qui en meurent également. L’impact est catastrophique sur la faune sauvage prédatrice du campagnol : renards, hermines, rapaces (buses et milans royaux), gibier (sanglier, lièvre, chevreuil) et même chat domestique.


Depuis 3 ans, date de son autorisation par le ministère de l'empoisonnement, plusieurs associations de défense de la faune sauvage et de la nature se sont mobilisées pour mettre fin à ce carnage inutile, puisque de toute façon inefficace sur les populations de campagnol. Des études ayant montré que les surfaces traitées l'année précédente sont plus infectées après le traitement. Deux de ces associations ont porté l'affaire en justice afin d'interdire ce toxique. Le tribunal de Besançon a annulé l'arrêté d'autorisation d’août 1999 de l'utilisation de ce poison, considérant que : “...la bromadiolone est un toxique non-sélectif qui est de nature à détruire également les prédateurs du campagnol, qui comptent parmi eux, non seulement plusieurs espèces protégées de rapaces, mais également des petits mammifères déjà décimés en tant qu’espèces classées nuisibles…”. En outre, le tribunal considère également “... l’utilisation de ce produit est de nature à détruire des espèces de gibiers; qu’il est également établi que la bromadiolone présente des dangers pour les animaux domestiques et même pour la santé humaine dans la mesure où les précautions prévues ne seraient pas respectées, ainsi que cela a pu être constaté dans un département voisin; que les risques d’une contamination de la ressource en eau ne sauraient également être exclus ...”.


Suite à la décision prise par le tribunal administratif, et concernant les risques pour la santé humaine et la ressource en eau, le ministère de l’environnement a chargé l’AFSSA (agence française de sécurité sanitaire des aliments) de déterminer les risques liés à l’ingestion de bromadiolone liés à la consommation d’eau potable ou d’animaux d’élevage.


Malgré l’annulation de l’arrêté de 1999, aujourd'hui l’empoisonnement continu toujours, car au début de cette année 2001, le préfet du Jura a pris un nouvel arrêté pour la destruction à la bromadiolone du campagnol terrestre, aussi les associations de défense de l'environnement vont de nouveau porter cet arrêté devant le tribunal.


Franche-Comté Nature Environnement, la Ligue pour la protection des Oiseaux, le Fond Régional d’Intervention pour les Rapaces, le Groupe Ornithologique du Jura et le ROC (préservation de la faune sauvage et défense des non-chasseurs) font partie des associations en lutte contre cet arrêté qui autorise le génocide de milliers d'animaux, dont le milan royal, rapace qui pourrait bien disparaître totalement. C'est en Franche-Comté que l'on compte les plus importantes populations de France.




L'oiseau libre | Annuaire | Album | Oiseaux d'Europe | Refuges pour oiseaux | Condition animale | Partenaires | Crédits photographiques | Infos site