Les animaux de ferme

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En France 9 porcs sur 10 et 9 veaux sur 10 sont élevés industriellement Et sur 100 œufs consommés par les français, 95 sont pondus par des poules en batterie. Peu chers mais très cruels, ces résultats d'un productivisme effréné posent aussi des problèmes pour l'environnement et notre santé.

Un seul but : le profit

Quoi qu'il en coûte aux animaux et à l'environnement

La nourriture est un poste de dépenses important. Les animaux reproducteurs sont rationnés. On castre les mâles (sans anesthésie) et on immobilise le maximum d'animaux dans un minimum d'espace (à peu près la surface de leur corps !) pour qu'ils dépensent peu de calories. L'obscurité réduit encore leurs mouvements, mais pas leurs besoins, ni leur ennui. Des jours et des jours à ne rien faire, sans pouvoir bouger.

Photographie PMAF

Des exemples affligeants

• Les vaches laitières : la viande de « bœuf », c'est de la vache 8 fois sur 10. Pour produire du lait - deux fois plus qu'une vache « bio » au pré - elles sont enfermées en stalles. Leurs veaux leur sont retirés à huit jours. Après cinq ans, décharnées par une production de lait contre nature, ayant des difficultés à marcher, les vaches sont envoyées l'abattoir.

Aux premiers jours de la vie, coupe des canines et de la queue, sans anesthésie. Ces mutilations sont la solution de la profession pour éviter les agressions dues au stress et à la frustration des besoins les plus élémentaires.

• Les veaux : une courte vie dans la pénombre, avec une nourriture liquide anémiante, sans fer pour que la viande soit blanche comme le veulent les consommateurs. Un box large de 90 cm (+ ou 10 %), rapidement trop petit pour pouvoir se retourner. La cruelle séparation d'avec leur mère, l'ennui puis l'abattage. Ni soleil, ni herbe, ni compagnons de jeux.

• Les porcs : ces animaux intelligents et sensibles sont sans doute les plus maltraités par l'industrialisation. Ils grossissent entassés dans le noir. Leur nourriture médicamenteuse les amène au poids d'une centaine de kilos vers 20 semaines - moment de l'abattage.

Les truies, machines à produire des porcelets, vivent l'enfer d'une maternité derrière des barreaux, voire sanglées au sol en permanence (économie de nourriture). Après une vie d'immobilisation totale, elles ne peuvent pas marcher. Alors, enchaînées à une grue, elles sont traînées dans le camion de transport vers l'abattoir. Elles finiront en rillettes ou saucissons, car leur chair meurtrie ne serait pas présentable en jambon.

• Les volailles de chair : elles sont entassées au soi, souvent plusieurs dizaines de milliers par hangar. Leurs pattes et abdomen sont progressivement brûlés par l'ammoniaque de leurs fientes - les plus abîmées finissent en « morceaux » : blancs ou cuisses ! Les poulets atteignent leur poids d'abattage à 40 jours (contre 84 en filière traditionnelle), et leurs os supportent mal ce poids gagné trop vite…

• Les poules pondeuses : regardez bien ce tract déployé, Il équivaut à la surface officiellement octroyée à deux poules 1 Il faudra attendre 2012 pour que cet espace enferme 1,2 poules. Dans un sordide univers mécanisé, un tapis routant apporte leur nourriture, un autre emmène leurs œufs. Vers un an, quand leur production baisse,'elles sont ramassées à toute vitesse par les pattes et entassées pour leur dernier voyage. En arrivant à l'abattoir, une poule sur trois a les pattes brisées.

Le débécquage : avec une lame chauffée à blanc, on tranche le bout du bec de l'oiseau encore jeune. La douleur, immédiate dans un organe préhensile sensible, se prolonge souvent toute la vie.

"L'élevage intensif, avec ses animaux dopés pour grandir plus vite, ses batteries de poulets entassés, ses veaux enfermés par centaines dans des étables à l'atmosphère viciée, rend quasi inévitable l'abus d'antibiotiques".
Que choisir - février 1997

Photographie PMAF

L'impact sur l'homme

L'entassement, l'ennui et le stress provoquent des maladies, et donc une large consommation de médicaments, occasionnelle pour soigner, régulière pour favoriser la prise de poids. En Europe, 70 % des antibiotiques mis sur le marché sont destinés aux animaux industriels ! Les traces et résidus de tous ces produits, autorisés ou pas, ont des conséquences sur la santé (problèmes de résistance aux antibiotiques).

Ces élevages ont provoqué la disparition de plus de 7 millions d'agriculteurs depuis 1946 et une crise de surproduction qui touche actuellement toute la filière agricole. Malgré les rapports (Evette, Perrin) préconisant une baisse de la production, les ouvertures et extensions se multiplient, conduisant inévitablement la filière intensive vers une impasse.

L'impact sur l'environnement

L'élevage industriel ne respecte ni l'animal, ni la nature. En 20 ans, les élevages avicoles et porcins implantés en Bretagne ont multiplié la pollution de cette région par deux. « Les rejets s'accumulent dans le sol, s'infiltrent dans les eaux, ruissellent vers les eaux superficielles et causent l'acidification des forêts et des espaces naturels. »
Ouest-France (16/06/95).

La situation ne cesse de se dégrader. En 2000, à cause de ces élevages, 63 % du territoire français était déjà en excès d'azote et plus de 50 % des rivières européennes polluées. Selon le magazine Ça m'intéresse de novembre 1999, 50 % des élevages industriels ne seraient pas en conformité avec la loi au niveau des rejets et du nombre d'animaux.

Le rapport d'évaluation du Programme de Maîtrise des Pollutions d'Origine Agricole, que l'État voulait tenir caché, révèle que malgré une dépense de 15 milliards de francs, la pollution d'origine agricole continue de dégrader la qualité de notre eau (France-Soir, 19 janvier 2000).

Le 29 octobre 1999, la Commission européenne a porté plainte contre la France pour non-respect de la directive sur les nitrates. Les élevages industriels sont aussi directement responsables de l'érosion des sols, de la disparition des prairies et des pollutions à l'ammoniac, méthane, métaux lourds, produits phytosanitaires, résidus médicamenteux et antibiotiques.

Photographie PMAF

OneVoice en action

Avec plus d'une centaine d'interventions au cours d'enquêtes publiques, en collaboration avec des associations de défense de l'environnement, du cadre de vie et des consommateurs, One Voice a réussi à bloquer ou à faire annuler plusieurs projets d'extension ou de création d'élevages. OneVoice œuvre également au niveau national pour obtenir un gel de toutes les extensions et ouvertures d'élevages dont l'a filière est en crise de surproduction (porcs, volailles).

Ce que vous pouvez faire

Ne sous-estimez pas votre pouvoir en tant que consommateur :

Ne mangez plus la viande des animaux élevés en batterie, vous y gagnerez aussi. De nombreuses études épidémiologiques montrent que la surconsommation de viande (en France, accrue de 500 % en un siècle !) est à l'origine de maladies cardio-vasculaires et de cancers (côlon, prostate, sein).

Choisissez des œufs de poules portant la mention « élevées en libre parcours », ou à défaut « élevées en plein air », car les autres indications sont trompeuses : « de ferme », « œufs frais », « œufs datés » cachent un univers industriel carcéral !

Renseignez-vous avec nos dépliants spécifiques (porcs, poulets, poules pondeuses).

Réagissez lors des enquêtes publiques d'ouverture ou d'extension d'élevages industriels, écrivez à vos élus (députés, ministres…), aux différents distributeurs (marques, supermarchés…) et distribuez ce tract autour de vous.

Tous les animaux ont droit au respect, mais ils ne peuvent se défendre eux-mêmes. Aidez-nous à faire évoluer les mentalités et les lois.

Textes : One Voice




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