Sterne caugek


Nom scientifique : Sterna sandvicensis
Famille : sternidés
Taille : 37 à 43 cm (dont filet 6-9 cm chez l'adulte)
Envergure : 98 à 105 cm
Poids : 210 à 260 grammes
Âge maximum : 24 ans
Taux de survie : %


Aspect

Environ de la taille d'une Mouette rieuse mais en plus élancée, la Sterne caugek est aussi plus grande et plus claire que les Sternes pierregarin et arctique. C'est un oiseau gris clair très pâle dessus et blanc dessous (éventuellement à nuance vaguement rose crème). Elle porte un capuchon noir terminé par une crête plus ou moins dressée en huppe hirsute si elle est excitée. Elle a de courtes pattes noires, une courte queue blanche un peu fourchue et un long bec noir à bout jaune. Comme d'ailleurs, aucune autre sterne européenne n'a, comme elle, un bec noir à pointe jaune. c'est un critère de détermination avec sa huppe caractéristique. Ses ailes fines et étroites sont blanc grisâtre avec pointes sombres aux primaires externes. Les 4 ou 5 rémiges primaires externes foncent en été et forment une zone cunéiforme ou un bout d'aile gris noirâtre. Ses ailes anguleuses sont souvent bien écartées du corps et un peu abaissées. Les deux sexes sont identiques.

Le plumage d'hiver apparaît dès le mois de juillet. Son capuchon noir disparaît alors presque totalement. Son front et sa calotte deviennent blancs avec seulement un étroit « loup » sombre. Elle arbore également à cette saison des traits sombres au bout de l'aile. Encore plus voyante que les Sternes pierregarins ou arctiques, elle ne peut passer inaperçue. Elle se repère bien en vol, très blanche d'aspect, ce qui ne fait qu'accentuer sa taille.

Le juvénile est plus petit et compact. Il porte un motif écailleux sombre dessus, surtout aux scapulaires. Sa calotte est sombre et son bec, plus court que celui de l'adulte, n'est pas toujours jaune. Sa queue est aussi moins fourchue que celle de ses parents. Ses taches du dessus disparaissent vite en été.

Photographie Guy Bourderionnet - album.oiseau-libre.net

Comportement

La Sterne caugek forme des colonies nidificatrices très denses sur les bancs de sable des rivages et des petites îles. Ces colonies peuvent compter plusieurs centaines de nids (jusqu'à 25 000 couples). Les oiseaux s'installent en groupes serrés, à moins de un mètre les uns des autres (nids parfois distants de 20 cm seulement). Parfois, les Sternes caugeks se fixent aux mêmes endroits que des espèces plus agressives, dont la présence éloigne les prédateurs. Dans sa reproduction, cette espèce est très instable, car elle peut nicher en nombre très important dans des territoires qu'elles n'avaient jamais occupés auparavant ou bien en disparaître sans raison apparente. Elle peut aussi abandonner son nid, lorsqu'elle a été dérangée à la colonie, même après plusieurs saisons de reproduction fructueuses. Depuis 1970, une colonie s'est établie sur un îlot du bassin d'Arcachon où, jusqu'alors, l'espèce n'avait niché qu'une fois. C'est aujourd'hui la plus grande colonie française. L'abondance variable de petits poissons dont elles se nourrissent, la présence de goélands nicheurs en nombre et le dérangement sont parmi les facteurs qui expliquent ces étonnantes fluctuations.

La plupart rejoignent des eaux poissonneuses après la reproduction où elles forment de grandes troupes. Loin du rivage, les Sternes caugeks volent inlassablement, ponctuant leur quête de cris rauques. Dès qu'elles ont repéré un banc de petits poissons, elles se laissent tomber d'assez haut, plongeant à la verticale sur leurs proies, en disparaissant quelques instants sous l'eau dans une belle gerbe d'eau.

Photographie Guy Bourderionnet - album.oiseau-libre.net

Habitat

Côtes marines, îlots rocheux, dunes, lagunes littorales pendant la nidification ; en mer le reste de l'année. Rare à l'intérieur des terres.

Aire de répartition

Cette espèce est bien répartie, mais reste localisée. En Europe, la Sterne caugek niche de l'Irlande à la mer Baltique, localement en Méditerranée et sur les côtes nord de la mer Noire. Elle hiverne sur les côtes de la péninsule Arabique et de l'Afrique occidentale, jusqu'au Cap. Quelques individus hivernent en Méditerranée.

Légende de la carte

Reproduction

Période de nidification : mai-juin.
Nombre de couvaisons : une ponte.
Nombre d'œufs : 1 à 2 œufs blanchâtre à brun clair taché de gris et brun foncé.
Incubation : 21-24 jours, mâle et femelle.

Nid : niche en colonies denses sur les plages sableuses et les îles basses en eau salée ou saumâtre. Le nid est fait dans une excavation creusée dans le sable ou les galets par le couple puis garnie d'herbe. Il est construit parfois au bord des eaux de l'intérieur.

Jeunes : semi-nidifuges. Les poussins, élevés par les deux parents, marchent quelques heures après leur naissance.

Envol : à environ 35 jours, mâle et femelle.
Emancipation : ?
Plumage juvénile : (3) mois.
Première nidification : à 3-4 ans.

Photographie Guy Bourderionnet - album.oiseau-libre.net

Migration

Migratrice. Visiteuse d'été dans le nord de l'Europe (fin mars-sept.), hiverne dans le sud de l'Europe et en Afrique. La migration vers les quartiers d'hiver (surtout Afrique de l'Ouest.), se fait un peu plus tard que chez les autres sternes (de août à octobre), et c'est la première à revenir au printemps (dès mars). En migration, elle suit les côtes atlantiques, les oiseaux de la mer Noire quittent la Méditerranée par le détroit de Gibraltar. Les oiseaux d'Europe occidentale hivernent surtout sur les côtes d'Afrique de l'ouest ; ceux de la mer Noire sur celles de la Méditerranée. En France, elle hiverne en petit nombre sur la côte méditerranéenne et atlantique (régulièrement jusqu'en Normandie).

Voix

Plus bruyante que la plupart des autres sternes en particulier sur les lieux de nidification et pendant la recherche de la nourriture en été et au début de l'automne. Cri en vol typique : « kririèèk ! » strident et crissant. Les juvéniles et de 1er hiver mendient en vol par un cri répété, faible et plaintif « srihsri ».

Nourriture naturelle

Cherche sa nourriture presque exclusivement en mer. Pêche au large, souvent trop loin du littoral pour être observée. Elle se nourrit de poissons pêchés après un piqué aérien.

Etat des populations

Espèce en diminution. Les effectifs de la population nicheuse en France varient beaucoup (près de six mille huit cents couples en quelques colonies).

 
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Dernière mise à jour : 24/04/07