![]() |
Les Galapagos ont émergé sous l’aspect d’îles volcaniques stériles n’abritant aucune forme de vie. Comme elles ne furent jamais reliées au continent, toutes les espèces aujourd’hui présentes ont franchi quelque 1 000 km d’océan d’une manière ou d’une autre. Celles capables de voler ou de nager sur de longues distances avaient les meilleures chances d’y arriver, mais d’autres moyens d’accès sont possibles.
Graines et œufs ou larves ont pu être transportés par des animaux, dans leur estomac sur leurs plumes ou leurs pattes. Petits mammifères, oiseaux terrestres et reptiles, ainsi que plantes et insectes, ont peut-être dérivé sur des bois flottés.
La faune des Galapagos se caractérise par un grand nombre d’oiseaux (notamment marins), de mammifères marins et de reptiles. Il n’y a pas d’amphibiens, parce que leur peau humide ne supporte l’action desséchante du sel, toutefois l’homme a récemment réintroduit deux espèces de grenouilles. Il y a bien sûr de nombreux poissons tropicaux et invertébrés marins dans les eaux de l’archipel.
Comparé au continent, mammifères terrestres et insectes sont rares. Si les animaux des îles semblent n’avoir peur de rien, c’est qu’ils n’avaient probablement aucun prédateur à redouter avant l’introduction des cochons, chèvres, chats et autres compagnons de l’homme. Les animaux domestiques échappés donnèrent naissance à des petits qui retournèrent rapidement à l’état sauvage. Leur descendance menace aujourd’hui les espèces endémiques.
Il y a des millions d’années, les premiers migrateurs arrivèrent sur ces îles différentes du continent par leur géographie physique et par l’absence d’espèces rivale. Certains animaux survécurent et se reproduisirent. Les jeunes étaient de la même espèce que leurs parents, mais certains individus présentaient de légères dissemblances.
L’exemple classique des Galapagos est celui d’une nichée dans laquelle un des oisillons a un bec un peu différent de celui de ses parents et de ses frères et sœurs. Ce « vilain petit canard » s’avère plus apte à profiter de son nouvel environnement. Il est mieux adapté et plus susceptible de survivre et de se multiplier.
Ces individus mieux adaptés pour survivre peuvent transmettre une caractéristique génétique favorable à leurs descendants (dans notre exemple un bec plus pratique). C’est ainsi que sur plusieurs générations, des caractéristiques souhaitables sont conservées, d’autres qui le sont moins disparaissent. Au bout du compte les différences entre les premiers arrivés et leur lointaine descendance sont telles que ces derniers finissent par constituer une nouvelle espèce. Très simplifiée, ceci est l’essence de la théorie de l’évolution au moyen de la sélection naturelle formulée par Darwin.
Les espèces colonisatrices avaient très peu de concurrence et disposaient d’un vaste choix d’habitats. C’est ainsi que se produisent des adaptations afin d’exploiter au mieux les divers milieux existants sur les îles. Il ne s’agit pas seulement de la taille du bec, plus long, plus large ou plus petit, mais aussi sa forme, qui avantage les oiseaux vivants dans une niche écologique particulière. Un même ancêtre a donc donné naissance à plusieurs espèces modernes lors de ce processus d’évolution que l’on appelle la radiation évolutive. Elle explique la présence aux Galapagos de 13 espèces endémiques de pinsons, les fameux pinsons de Darwin, baptisé ainsi en son honneur.
Lors de son séjour en 1835, Charles Darwin remarqua les différentes formes du bec chez les 13 espèces de pinsons ; il sut aussi détecter les disparités similaires chez d’autres groupes d’animaux. Ces observations, et bien d’autres, aboutirent en 1 859 à la parution de « De l’origine des espèces », un des ouvrages scientifiques les plus importants jamais publiés, texte fondateur de la biologie moderne.
On pense souvent que ces processus évolutifs s’accomplissent sur des milliers voire des millions de générations. Comme de nouvelles espèces n’apparaissent pas en une génération, toute observation directe est inenvisageable. Jusqu’à ces dernières décennies, la science de l’évolution s’appuie donc sur des inférences rendues possibles par l’étude de données géologiques et par celles des ossements. Aujourd’hui les équipes de chercheurs du monde entier utilisent des techniques similaires à celles des climatologues qui tentent de comprendre l’évolution du climat. Une des études ayant eu le plus d’influence fut conduite par un couple de chercheurs de l’université de Princeton.
Durant des années, les experts se sont demandés comment autant d’espèces uniques auraient pu évoluer aux Galapagos en relativement peu de temps puisque la doyenne des îles n’a que 4 millions d’années. Des géologues et des océanographes, qui ont repéré des vestiges d’îles englouties vieux de neuf millions d’années à l’est des îles actuelles, viennent apporter une réponse. Il est probable que les ancêtres des animaux que nous pouvons observer vivaient sur ces îles disparues et ont donc disposé d’au moins neuf millions d’années pour évoluer, une durée qui satisfait les biologistes de l’évolution.
Sources des textes : Ces pages d'informations sont publiées à titre provisoire car elles sont en travaux. Actuellement, les textes sont extraits ou très largement inspirés du guide Lonely Planet sur l'Equateur. Par la suite, ces textes seront modifiés et complétés par les autres sources documentaires dont je dispose.
Les Galapagos
|