Voyage à Madagascar

En ce matin du sixième jour, nous allons quitter la Réserve d'Ankarafantsika pour prendre la direction du nord de l’île. Mais avant de partir, une sortie matinale aux alentours de la Station forestière, nous permet d’observer encore de nombreux oiseaux, ainsi que des lémuriens. Au moment de notre départ, un Propithèque de Verreaux nous salue une dernière fois en traversant la route juste devant notre bus. Nous allons rouler presque toute la journée, en empruntant des sections de Routes en travaux. Les routes de l’île ne sont pas toujours très bonnes et il n’est pas rare d’utiliser des longs tronçons routiers en travaux. Lorsque la route est meilleure, les Contrôles routiers de polices ou de gendarmerie sont alors très fréquents dans les traversées de villages. Parfois nous avons été même contrôlés à plusieurs reprises sur quelques kilomètres. Les agents de la force publique sont généralement assis à l’ombre d’un arbre et en fonction de leur humeur, ils décident d’arrêter ou non les véhicules passant devant eux. Ces contrôles se sont toujours très bien passés et ont toujours été très courtois. Seuls les papiers du bus étaient vérifiés et rapidement nous pouvions repartir. Il existe à Madagascar un code de bonnes conduites sur la route qui consiste à klaxonner légèrement un autre conducteur pour le remercier ou plus simplement pour le saluer lors d’un dépassement ou lors d’un croisement. Cette règle s’appliquait aussi aux contrôles routiers, et notre chauffeur klaxonnait systématiquement le policier au moment du départ après avoir été arrêté et aussi en passant devant le fonctionnaire lorsque nous n’étions pas arrêtés pour un contrôle. Un petit coup de klaxon et un salut amical de la main en passant devant le gendarme était alors de rigueur, ce qui provoquait en retour la même réaction amicale du policier… Étonnant vous ne trouvez pas !

Souvent les régions que nous traversions étaient très exploitées pour la fabrication du charbon de bois. Combustible de base pour la cuisine sur toute l’île, le charbon de bois est en partie responsable de la déforestation de certaines zones de Madagascar. Dans chaque village, ce ne sont que des Charbonniers ramènant ou vendant sur le bord de la route le précieux combustible. En cours de trajet, nous faisons une petite halte dans un marché de brousse. Pendant ce voyage, nous avons été aussi souvent immergés dans la vie quotidienne des Malgaches. C’est ainsi que fréquemment nous partagions le Sakaf, c’est-à-dire le repas traditionnel dans quelques gargotes locales, souvent peu adaptées et mal préparées pour accueillir autant de monde à la fois. Ce fut le cas lors de notre arrêt pour manger à midi lorsque nous avons été accueillis dans un hoteli (restaurant) qui a dû mettre les petits plats dans les grands et qui n’a pas hésité à sortir ses plus beaux couverts, d’ailleurs encore neufs et même encore étiquetés pour satisfaire à nos besoins alimentaires.

Durant cette longue journée de transition, j'aurai pris plus de 1 000 photographies, ou plus exactement fait plus de 1000 déclenchements pour reprendre les propos de Dominique. Vous trouverez une partie de ces images dans l' Album du jour.

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