Voyage à Madagascar

Répertorié par le botaniste Adanson en 1743, on a l'habitude d'associer ces « bonsaïs géants » à l'Afrique, mais c'est une erreur, puisque seule une espèce (A. digitata) — gigantesque — croît naturellement en Afrique. À Madagascar, elle orne les places de village sakalava et le plus fameux se trouve certainement à Majunga. Mais à part une autre espèce qui pousse en Australie, sept espèces se trouvent dans les différentes régions de Madagascar. Confinées à la partie occidentale — plus sèche —, elles se distribuent du nord (Diégo-Suarez) au sud (Cap Sainte-Marie), tel le grand A. madagascariensis, très spectaculaire. Mais la plupart des espèces se rencontrent dans des localités précises et ont une distribution géographique limitée. Certaines espèces possèdent des formes très caractéristiques qui permettent une identification sûre, tel A. suarezensis aux fleurs rouges, dont le tronc très épais et les deux ou trois branches partant à l'horizontale rappelent un tire-bouchon. On le trouve uniquement au nord dans la région de Diégo-Suarez. D'autres, comme le plus gros A. grandidieri, croissent dans la partie occidentale, notamment dans la région de Morondava. Ailleurs (sud-ouest), A. fony et surtout A. za sont des éléments du bush. Ces derniers sont devenus peu nombreux, car dans cette région aride, on les abat et les pèle pour que le bétail puisse se nourrir des fibres gorgées d'eau en période de sécheresse. Les autres espèces sont A. perrieri, à fleurs jaunes, qui n'a été découverte que très récemment (1960) et A. alba, qui vit isolée dans une région où on ne connaissait pas de baobabs.

Le baobab est un arbre utilitaire dont l'exploitation menace certaines espèces. Dans le baobab, toutes les parties sont largement utilisées par les Malgaches, notamment en guise de nourriture (feuilles, fruit, graine) ou pour les usages domestiques (fibre, bois, fruit). À noter que contrairement aux arbres habituels, son écorce peut être prélevée en grande quantité, puisqu'elle a la faculté de se régénérer rapidement et facilement sans que l'arbre meure. Son écorce sert à la confection des cases et fournit une fibre dont on fait un tissu ; l'intérieur du tronc, réserve de glucides et d'eau, est constitué d'un bois tendre et spongieux dont les fibres sont données au bétail en période de sécheresse ou transformées en cordes ; les jeunes feuilles peuvent être consommées comme légume vert ou en tisane ; enfin, les fruits contiennent non seulement une pulpe acide qui sert à confectionner des boissons vitaminées, mais aussi des graines riches en protéines et en huile.

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, les baobabs sont des arbres de forêts bien que souvent les images les montrent solitaires. Cette situation s’explique par la déforestation autour d’eux et n’est pas sans poser de problème, car cet équilibre végétal rompu leur est préjudiciable et les fragilise. De plus, les changements dans l’agriculture où la riziculture remplace de plus en plus les cultures traditionnelles et cette modification des pratiques agricoles a aussi pour conséquence de participer à la disparition de ces arbres en modifiant la nature de la terre dans laquelle ils croissent.

Sources texte : synthèse des guides suivants
Guide Olizane Découverte Madagascar
Guide Évasion Hachette Madagascar
Guide Lovely Planet Madagascar

et texte personnel