Seules trois familles actuelles sont endémiques à l'île. La plus remarquable est celle des vangidés qui compte 21 espèces: la forme de leur bec présente d'extraordinaires variations en relation avec leur régime alimentaire, rappelant les fameux pinsons de Darwin, aux îles Galapagos. Issue de la dérive des continents - plus précisément, de la dislocation du Gondwana, Madagascar est une île depuis 90 millions d'années environ. Pendant les dizaines de millions d'années que dura sa " migration " vers le sud, la distance la séparant du continent africain se creusa.
Une forme primitive de pie-grièche africaine ou de bagadais fut très certainement à l'origine des vangas malgaches. Sans compétiteurs sérieux dans leurs territoire insulaire d'adoption, les expatriés prospérèrent, occupèrent tous les milieux disponibles et évoluèrent en plusieurs espèces spécialisées dont le caractère saillant est la forme du bec. Celui-ci resta crochu chez le vanga écorcheur (une espèce que le processus évolutif a en quelque sorte " oublié ") ; mais il s'épaissit en casque (façon calao) chez l'eurycère de Prévost et prit la forme d'un cimeterre chez la falculie (à la manière des irrisors - ex-moqueurs - africains). Tous ces oiseaux ont conservé un régime à base d'insectes ; et un vanga a même appris à exploiter l'entomofaune des troncs, en se déplaçant dans la posture d'une sittelle (une famille non représentée sur l'île) ! Source : http://asso.naturailes.free.fr/pdf/art_mad1.PDF Certains Vangidés ont un registre assez mélodieux, comme le Vanga écorcheur qui doit son nom au Malgache (vanga signifiant pie) en traduisant son plumage noir et blanc. Il émet de longues notes sifflées audibles à une assez grande distance. Les plus grandes espèces de Vangidés ont des becs des plus étonnants comme l'Eurycère de Prévost au grand bec bleu nacré qui est probablement un des plus beaux oiseaux des forêts sempervirentes. Il est localement appelé "Siketribe" ou "grand gobe-mouche de paradis" en référence à son plumage. La Falculie mantelée est rencontrée dans les fourrés épineux du sud et les forêts sèches de l'ouest ou du nord. Contrairement aux autres Vangidés, elle se déplace en bandes, parfois de plusieurs dizaines d'individus. Les Malgaches l'appellent "Voronzaza" ou "oiseau enfant" car son cri rappelle nettement des pleurs d'enfants. |