Communiqués de presse sur la situation au col de l'Escrinet
Les compromissions des pouvoirs publics encouragent les braconniers à des actes de violence
Depuis des années que dure la collusion entre les braconniers ardéchois, la fédération départementale des chasseurs et les pouvoirs publics, nous avons assisté à de biens tristes spectacles de compromission et de petits arrangements malsains. De la complaisance passive à la complicité active, rien ne nous aura été épargné.
Cette année encore, le massacre des oiseaux migrateurs en Ardèche aura connu son lot de perfidie, de mensonge et de compromission de la part des représentants de l’Etat pourtant garant de l’application du droit et du respect des libertés fondamentales.
Cette année encore, on ne déroge pas à cette règle pervertie.
La préfecture de l’Ardèche a offert un magnifique arrêté de complaisance aux braconniers. Histoire de jouer un vilain tour à ces sacrés naturalistes légalistes et entêtés, pas moins de 994 autorisations individuelles ont été offert à quelques 250 braconniers répartis sur 11 sites !!!
Cet arrêté est gardé bien au chaud par la préfecture de l’Ardèche. Malgré nos demandes réitérées, il ne nous a pas été permis d’en prendre connaissance.
Ces arrêtés n’ont même pas été transmis aux services de l’Office Nationale de la Chasse et de la Faune Sauvage, chargés de les faire respecter ! Depuis le début de la saison de braconnage, aux yeux des autorités il n’y a sur les cols ardéchois que des destructions d’étourneaux ! Seuls les ornithologues, les huissiers de justice que nous mandatons, les journalistes et le public qui vient de plus en plus nombreux nous soutenir, constatent les hécatombes de pigeons ramiers, de grives et d’alouettes.
Et depuis samedi, nous assistons au retour de la bonne vieille méthode de la terreur :
- Dans la nuit de vendredi à samedi la caravane et le terrain mis à disposition par la fondation Weber abritant le camp de suivi de la migration ont été saccagés et arrosés de lisier.
Télécharger le communiqué : Communiqué du 15 mars 2005 - Collectif Escrinet Col libre
Collectif Escrinet Col Libre
c/o CORA 32 Rue Ste Hélène
69002 Lyon
Communiqué de Presse du 23 mars 2005
Le col de l’Escrinet [07-Ardèche] est l’un des plus importants cols pour les migrations de printemps en Europe. Depuis des années, des braconniers tirent les oiseaux migrateurs, notamment le pigeon ramier migrateur et le pigeon colombin, au mois de mars, en toute impunité.
Actuellement, ce braconnage se pratique ouvertement sur les terrains et sous les fenêtres de la Fédération des Chasseurs de l’Ardèche, qui a statutairement une mission de service public de prévention du braconnage.
Cette année, pour permettre aux braconniers d’être en armes sur le col et de tirer en dehors des périodes de chasse, la préfecture de l’Ardèche a délivré 911 autorisations nominatives de destruction des étourneaux, préalablement classés nuisibles en mars, sur les terrains de l’Escrinet et autres cols, où il n’y a pas de cultures.
Suite à de tels encouragements de la part de l’État, les braconniers ont, à plusieurs reprises, agressé les ornithologues et les touristes venus observer les migrations. Du lisier a été répandu sur le terrain appartenant à la Fondation Franz Weber et la caravane qui sert de base aux ornithologues a été saccagée. Des agresseurs encagoulés s’en sont pris à deux visiteurs étrangers et les ornithologues ont essuyé des tirs. Les gardes de l’Office National de la Chasse restent étrangement absents.
Devant de tels faits, qui concernent la protection de la nature, mais aussi le fonctionnement des institutions et le respect élémentaire du droit, la fédération France Nature Environnement exige le strict respect des lois et des mesures d’urgence pour rétablir un état de droit en engageant les poursuites qui s’imposent.
FNE *
57, rue Cuvier
75231 Paris cedex 05
http://www.fne.asso.fr
LYON, 19 mars 2005 (AFP) - La caravane servant de point d'accueil d'un collectif d'opposants à la chasse des oiseaux protégés, installée au col de l'Escrinet (Ardèche), site majeur de la migration de cet oiseau, a de nouveau été saccagée par des braconniers, a indiqué samedi le porte-parole du collectif.
"Dans la nuit (de vendredi à samedi), pour la deuxième fois, des braconniers ont répandus du lisier sur notre terrain et ont vandalisé notre caravane", a indiqué Pierre Athanaze, porte-parole du collectif.
En avril 2004, des chasseurs avaient déjà détruit ce lieu d'accueil.
Par ailleurs, ce dernier a déploré que les chasseurs aient été prévenus de la venue d'Allain Bougrain-Dubourg, le président de la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO), venu constaté les pratiques de braconnage sur le col.
"Ce matin ils étaient présents, et un quart d'heure avant qu'il arrive, ils ont mystérieusement disparu", a-t-il raconté.
Il a dénoncé la passivité des pouvoirs publics qui "qui laissent saboter un terrain privé, saccager notre caravane et qui ne font rien, alors que nos membres se sont fait tirer dessus et tabasser", a-t-il ajouté.
Ces actes de vandalisme ont eu lieu alors que se tient dimanche la fête de l'oiseau du printemps, au cours de laquelle le public peut venir admirer la migration des palombes ou des pigeons-ramiers.
Des chasseurs ardéchois réclament de pouvoir chasser la palombe au mois de mars, au nom d'une tradition locale, et continuent d'abattre les oiseaux au col de l'Escrinet, au-delà de la fermeture de la chasse.
Le collectif Escrinet col libre, soutenu par le Fonds mondial pour la nature (WWF), comprend la Ligue de protection des oiseaux (LPO), la Fédération Rhône-Alpes de protection de la nature (FRAPNA) et le Centre ornithologique Rhône-Alpes (CORA).