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La reproduction des oiseaux

La ponte

Photographie Guy Bourderionnet - album.oiseau-libre.net


Le nombre d'œufs peut varier énormément, allant de l'œuf unique, c'est le cas pour beaucoup d'oiseaux marins, à deux douzaines et plus pour les variétés d'oiseaux telles que les faisans. Les oiseaux de jardin pondent en général de 3 à 5 œufs (hirondelle, grive draine) jusqu'à une douzaine (mésange bleue). Les femelles des petits oiseaux pondent la plupart du temps un œuf par jour. Les œufs sont pondus souvent dès le début de journée, avant que la femelle ne quitte le nid. Ainsi elle n'est pas trop chargée pour le reste de la journée. L'œuf suivant se développera progressivement au cours de la journée et sera formé à la fin de la nuit. Chez certaines grandes espèces, l'intervalle de ponte entre deux œufs est plus long : environ 36 heures chez la bernache du Canada et 48 heures chez les cygnes, 3 ou 4 chez l'aigle royal, qui pond seulement deux œufs. Le Martinet noir, qui dépend entièrement de la présence d'insectes volants, pond lui aussi tous les deux jours et si la nourriture se fait rare par suite du mauvais temps, il peut pondre tous les trois jours seulement.

La femelle ne commencera réellement à couver à partir du moment où elle aura fini de pondre tous ses œufs. Ainsi tous les poussins viendront au monde quasiment en même temps, même si les œufs ont été pondus à des jours différents.

D'une manière générale, on peut dire que les petits oiseaux peuvent avoir dans une saison de reproduction plus de couvées que les espèces plus grosses. Chez ces dernières, l'incubation et le nourrissage des jeunes est bien plus long, ce qui limite souvent les oiseaux à avoir une seule couvée par an.

Certains oiseaux ne sont pas satisfaits avec une couvée par saison. Aussi longtemps que les conditions climatiques le permettent et après l'envol des jeunes de la première couvée, de nombreuses espèces vont avoir de nouveau une, voire plusieurs autres couvées. Les moineaux domestiques élèvent en général trois à quatre nichées par an et le merle jusqu'à cinq. La femelle du merle peut déjà pondre pendant que son partenaire nourrit encore la précédente couvée.

Le nombre d'œufs pondus peut quelquefois varier fortement au sein d'une espèce. Des conditions locales sont susceptibles d'influer sur le nombre de petits que les adultes peuvent élever. Certaines espèces comme le Rouge-gorge ont des pontes plus importantes dans le nord de l'Europe que dans le sud, parce que la période d'éclairement y est plus longue et parce que la nourriture y est plus abondante au milieu de l'été. Les oiseaux qui vivent dans un milieu pauvre pondent moins d'œufs que ceux qui vivent dans un habitat plus favorable. Dans les jardins, les pontes de mésanges sont plus faibles que dans les bois où les adultes trouvent plus de chenilles pour nourrir leurs petits.

Le nombre d'œufs peut également varier chez une même femelle au cours d'une même année ou au cours de son existence. Les femelles qui nichent pour la première fois ont moins d'œufs que celles qui se sont déjà reproduites. Les merles qui ont plusieurs couvées durant l'année ont des portées moins importantes au début et à la fin de la saison de reproduction, car les proies, chenille et vers, dont l'oiseau nourrit ses petits sont en quantité moins importante qu'en pleine saison. La chouette hulotte est capable de ne pas nicher les années où les micromammifères dont elle se nourrit sont rares. De même, la Chouette de l'Oural réagit à la pénurie de petits rongeurs en nichant plus tardivement, en pondant moins d'œufs et en capturant davantage d'oiseaux.

La fécondité des oiseaux semble dépendre, au moins en partie, des risques encourus par leur progéniture. En effet, les espèces les plus prolifiques sont souvent celles qui subissent les pertes les plus lourdes. Ainsi les espèces dont les œufs ou les jeunes sont fréquemment détruits compensent cette mortalité en pondant chaque année deux ou trois fois, parfois même plus. C'est le cas d'espèce comme le merle noir ou le moineau domestique. À l’opposé, les grands rapaces comme l'Aigle royal, dont les œufs et les jeunes courent moins de dangers, ne pondent au maximum que deux (ou trois) œufs une seule fois par an.


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