Animaux sauvages

La fouine

Photographie C.A. Vaucher - Batraciens-reptiles.com



Nom scientifique : Martes foina
Famille : Mustélidés



Identification

La taille et l'aspect de la fouine sont proches de ceux de la martre, mais elle est légèrement plus trapue. C'est un animal au pelage uniformément brun, si l'on excepte une bavette blanche sur la gorge et la poitrine. Contrairement à la martre, sa bavette se divise en deux et se prolonge sur les pattes antérieures. La bavette de la fouine est moins jaunâtre que celle de sa cousine. Elle diffère aussi de la martre par la plante des pieds non velue, des oreilles plus petites et plus étroites, un museau plus court et plus large. Comme c'est le cas chez tous les mustélidés, le mâle est nettement plus gros que la femelle. Le corps de la fouine mesure environ 45 à 55 cm jusqu'à la queue. Celle-ci représente la moitié de la longueur du corps. Son poids varie de 1.3 à 2,3 kg.

Habitat

La fouine a su s'adapter à de nombreux environnements. Selon les régions, elle occupe des habitats très différents. Elle fréquente les espaces découverts, les prairies à proximité d'eau, les coteaux rocailleux, les bois de feuillus et leurs lisières, mais aussi les forêts de montagne jusqu'à 2 400 mètres (au-dessus de la limite des arbres). Les carrières constituent aussi un lieu de gîte apprécié par les fouines. En Suisse, dans le nord et l'est de la France, et au sud de la RFA, elle est très fréquente dans les agglomérations, gîtant dans les granges et les greniers.

La fouine s'abrite dans un arbre creux, un tas de pierres, une carrière, un grenier, une grange, une ruine, un garage. Elle se creuse parfois un terrier.

Mode de vie

La fouine est un animal aux activités essentiellement nocturnes. Elle se déplace avec souplesse, grimpe avec agilité, est capable de bonds importants, et nage très bien. Elle est aussi agile que la martre dans les arbres mais est moins assurée sur les troncs, elle chasse surtout au niveau du sol. Les territoires de chasse sont très variés : lisières des bois, haies et talus, vergers, jardins et abords des habitations. Ils peuvent concerner une aire de 50 à 150 ha et jusqu'à 300 pour certains individus. En ville, il est très petit et la fouine le parcourt plusieurs fois chaque nuit. À la campagne, elle est généralement solitaire, mais en ville 4 ou 5 Fouines peuvent se nourrir ensemble. Sa voix est semblable à celle de la Martre, mais elle est beaucoup plus bruyante même en dehors de la période de rut. Elle lance des chuintements.

Pendant la journée, la fouine gîte dans les anfractuosités de rochers, les vieux terriers de renards, les taillis d'épineux, les tas de bois ou de brindilles, les vieux murs, les greniers et autres endroits où elle peut se cacher. Elle n'hiberne pas.

Devenue une commensale de l'homme, la fouine peut provoquer des dommages. Dans les greniers où elle s'installe, elle peut endommager les panneaux d'isolation et les câbles électriques. En Europe centrale, elle a pris l'habitude de s'abriter sous le capot des voitures, où elle détériore les fils électriques. Elle s'attaque également aux câbles électriques dans les transformateurs et les gares. Ces dégâts sont souvent provoqués par les jeunes qui mordillent à peu près tout pour en tester la comestibilité. À l'automne, les dégâts sont moins nombreux, car les jeunes ont acquis de l'expérience.

Alimentation

Opportuniste, la fouine est capable de s'adapter à différents aliments. Son régime alimentaire est composé de petits animaux de toutes sortes. Elle est aussi capable de s'attaquer à un lapin ou a une poule. Cependant, l'alimentation de la fouine est constituée pour une bonne part par les petits mammifères et ils représentent de loin les proies principales en hiver. Les espèces les plus fréquemment capturées sont les rats, les souris, les campagnols, les mulots, les musaraignes et le surmulot. Elle est d'ailleurs l'un des seuls carnivores proches de l'homme à attaquer avec succès à ce rongeur.

La fouine se nourrit également d'oiseaux et d'œufs, de vers de terre et d'insectes, ainsi que de fruits. Localement elle est presque entièrement frugivore, insectivore et détritivore, car elle ne dédaigne pas ni les charognes, ni les détritus ménagers abandonnés par les hommes.

Du fait de ses préférences alimentaires pour les rongeurs, et de la prédation qu'elle exerce sur le "rat d'égout", on peut affirmer que la fouine nous rend service en assurant une sorte de police sanitaire. Elle est souvent actuellement persécutée sans remords alors qu'à l'époque romaine, elle était adoptée pour capturer les souris et dératiser les habitations.

Photographie C.A. Vaucher - Batraciens-reptiles.com


Reproduction

L'accouplement a lieu en juillet et août, mais les petits naissent au printemps suivant, car les ovules fécondés ne s'implantent dans la paroi de l'utérus de la femelle que huit mois après le rut. La durée de gestation est de 28 à 30 jours pour certains auteurs et 56 pour d'autres. Les naissances interviennent donc généralement en avril ou en mai de l'année suivante. Les portées comptent le plus souvent 3 à 7 petits qui naissent aveugles et sourds. À la naissance, ils arborent un pelage blanchâtre et peu fourni qui deviendra gris. Seule la femelle s'en occupe. Ils sont sevrés à 8 semaines et sortent du gîte à 8 ou 10 semaines. À l'âge de 4 mois, les jeunes prennent leur fourrure brune, et ils deviennent indépendants de leur mère en apprenant à chasser leurs proies. La mère et les petits ont de fréquents échanges vocaux. Le lien familial se dissout à l'automne suivant leur naissance. Les jeunes atteignent leur maturité sexuelle à entre 1 et 2 ans.

Espérance de vie

La fouine peut vivre 18 ans (en captivité). Dans la nature, les causes de mortalité sont nombreuses : pièges, tir, trafic routier surtout au début du rut.

Problèmes posés

La fouine a une très mauvaise réputation. Deux reproches sont parfois adressés à la fouine :

- Ses sarabandes nocturnes, surtout en période de rut, qui sont la cause de bruit dans les greniers ou les faux plafonds ;

- Ses incursions dans les poulaillers mal fermés la nuit qui se ponctuent par la perte de volailles.

Compte tenu de son rôle positif dans la lutte contre les rongeurs qu'il est préférable de lui laisser assurer, il ne faut donc ni la piéger, ni l'empoisonner. Outre qu'il s'agirait de pratiques cruelles, ce serait de fausses solutions car d'autres fouines occuperaient la place laissée vacante par l'élimination des premières.

Il existe des solutions simples :
1. Chaque soir, fermer soigneusement les portes des poulaillers.

2. Obturer les accès aux greniers et autres lieux. Veiller à ne pas emprisonner la fouine à l'intérieur. Effectuer ce travail à l'automne quand les jeunes ont abandonné leur gîte ou poser des manchons grillagés qui permettront la sortie mais interdiront toute entrée.

3. Badigeonner les lieux fréquentés avec un répulsif. Si l'on n'apprécie pas d'utiliser des produits tels le pétrole ou le carbolineum, mieux vaut les remplacer par un parfum de basse qualité efficace à coup sûr.







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